Trop de diabétiques s'ignorent encore
Près de 700.000 Français sont des diabétiques qui s'ignorent. Un fléau que révèle l'Association française des diabétiques l'occasion de la première Semaine nationale de prévention du diabète, qui se déroule jusqu' dimanche. «Si le chiffre est si élevé, c'est d'abord parce qu'il s'agit d'une maladie sournoise et silencieuse. En moyenne, il se passe entre cinq et dix ans entre le moment où elle se déclare et son diagnostic. Et dans 10% des cas, le diabète est découvert l'occasion d'une complication de santé, comme un infarctus», explique le Pr Patrick Vexiau, chef du service diabétologie l'hôpital Saint-Louis de Paris et secrétaire général de l'Association française des diabétiques.
Autre raison expliquant que cette maladie puisse rester dans l'ombre: «Peu de personnes se font mesurer la glycémie jeûn, car ils sont en parfaite santé et que leur médecin ne prescrit pas cet examen. Or, c'est le seul moyen de diagnostiquer le diabète», souligne le Pr Vexiau. Par ailleurs, certains patients auxquels on détecte une glycémie modérément élevée ne poussent pas plus loin les investigations, par peur du diagnostic.
Savoir pour réagir vite
Une situation d'autant plus grave que le nombre de diabétiques non dépistés a tendance augmenter ces dernières années. «Sous le joug de la précarité, certaines personnes ont moins accès aux soins et ont donc moins de chances d'être détectées», confirme Patrick Vexiau. Or, le professeur insiste sur «l'importance d'un diagnostic précoce pour pouvoir stabiliser le diabète, en adoptant une alimentation équilibrée, en pratiquant une activité physique régulière et éventuellement en suivant un traitement». Pour remédier cette ignorance dangereuse, l'Association française des diabétiques vient de lancer le site contrelediabete.fr, sur lequel les (...)